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31 janvier 2014 5 31 /01 /janvier /2014 08:36

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Un Ruhlmann édité par Porteneuve

Neveu de Jacques Ruhlmann, Alfred Porteneuve travaille d’abord aux côtés de son oncle. À la mort de ce dernier, en 1933, et conformément à sa volonté, il met fin à l’activité de l’entreprise et crée la sienne. Il achève alors les commandes en cours d’exécution et continue la production d’un certain nombre de modèles sélectionnés par Ruhlmann, en prenant soin de signer d’un cachet spécifiant cette filiation. Notre fauteuil porte cette estampille à chaud, ce qui ne l’empêchait pas – et ce malgré l’état du cuir qui le recouvre – de filer à 82 000 €, sur une estimation haute de 10 000. Son modèle n’est pas étranger à ce résultat. En 1929, au Salon des artistes décorateurs, sachant que le futur maharajah d’Indore fait des emplettes pour son palais Manik Bagh, dont l’édification débutera l’année suivante, Ruhlmann imagine un grandiose "Studio-Chambre du prince héritier d’un vice-roi des Indes à la Cité universitaire". Le jeune homme commande une version du monumental bureau et de son fauteuil, mais plaqué d’ébène de Macassar au lieu de la laque noire de l’exemplaire exposé. Celui-ci sera acheté par l’homme politique André Tardieu, qui donne son nom au modèle. Le fauteuil Tardieu poursuivra sa carrière au-delà de la mort de son auteur, pour la plus grande gloire de ce dernier, et bien loin du caractère précieux de ses créations habituelles. Un Ruhlmann très "U.A.M.", en somme…

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